Doit-on en faire trop pour en faire assez ? ☄️
De l'art de vivre dans un monde d'hyperboles et d'excès
🎧 Calm Down - Rema - la musique qui a rythmé mes vacances 🌴
Hello tout le monde,
J’espère que cette newsletter vous trouvera tou.te.s en pleine forme ! De mon côté, j’ai été très touchée par les messages spontanés de certain.e.s d’entre vous le mois dernier suite à l’annonce de ma maladie dans le podcast. Merci à vous 💙 C’est chouette de vous lire et de voir que les liens peuvent aller au-delà de cette newsletter et du podcast. J’ai récemment reçu des nouvelles moyennement réjouissantes, mais l’écriture de la newsletter m’a permis de me changer les idées. J’espère qu’elle vous plaira !
J’étais partie sur un sujet lié au tourisme et puis finalement, en commençant à réfléchir à l’article de ce mois-ci, j’ai complètement vrillé et je me suis reportée sur une question existentielle qui me hante en ce moment : est-ce que les marques (et les entrepreneurs) en font trop dans leurs stratégies de communication ?
La réponse dans l’édition de ce mois-ci 😉 Bonne lecture,
Noémie
Job board
Virgil recrute 💥 La startup qui veut révolutionner l’achat immobilier, et qui se cache derrière la génialissime newsletter Spoune, cherche son/sa rédactreur.trice pour être garant.e de la voix de la marque Virgil (dans la presse, en ligne, sur ses canaux…), ainsi que pour rédiger et piloter tous ses contenus. Un poste à 360°, qui demande une jolie plume un bon esprit business. Filez voir l’offre par ici !
Brain food 🧠
Des signaux faibles (ou forts) révélant les liens complexes entre marques, individus et nouvelles technologies - et l’impact sur nos jobs et nos modes de vie.
🌍 Influenceur et écolo, un ménage impossible ? Selon Les Echos Start, un influenceur de 3 millions d'abonnés émettrait autant de CO2 que 481 vols Paris-New York par an. Aïe 😰
👔 Quand les consultants en font un peu trop. Une enquête de L’Obs révèle qu’en 2021, l’Etat a dépensé 2,5 milliards d’euros en achat de prestations intellectuelles (en gros, pour des consultats McKinsey). Un chiffre en hausse de 329 % par rapport à 2015 ! Ça fait cher la slide…
👋 ByeBye TikTok. L’application de la GenZ serait-elle en passe d’être bannie aux US ? Alors que son usage a été restreint dans de nombreux pays, c’est ce que suspectent certains…
🧐 Travaille-t-on pour vivre, ou vit-on pour travailler ? Sacrée question - Usbek & Rica explore le sujet à l’occasion d’un article intéressant sur le rapport des français au travail.
🕵️♀️ Votre nouvel allié anti fake news. J’ai récemment découvert la newsletter “Alors, c’était vrai ça ?” et WAOUH, j’adore ! Débat autour des méga-bassines, Bangkok sous l’eau d’ici 2030, bactéries carnivores dans l’océan… Chaque semaine, les équipes du média débunkent des posts & infos passés sur les réseaux sociaux, en expliquant leur origine et en validant (ou non) leur véracité. Édifiant et passionnant !
🙈 Le Fyre Festival, version Inde. Vous vous souvenez de la débâcle du Fyre Festival ? Un mec a décidé de refaire la même chose en promettant d’organiser la “World Startup Convention” à New Delhi en Inde - un événement qui s’est avéré être un immense scam et une belle déconvenue…
Ça chauffe chez Google. Toujours en Inde, ça chauffe pour Google qui a été condamné à payer 162 millions de dollars par l’État dans un cas d’antitrust. Ouch.
😨 Les magnats de la tech ne rigolent plus. Plus de 1000 leaders et personnalités de l’univers tech, dont Elon Musk, Steve Wozniak ou Stuart Russel ont signé une lettre ouverte qui appelle à faire une pause dans le développement de systèmes d’IA plus puissants que GPT-4.
✨ Youtube se lance dans le podcast. Ou du moins, c’est ce que laisse à penser le dernier move du géant de la vidéo, qui a lancé une page dédiée aux podcasts sur son site. La ruée vers l’or de l’audio continue.
😭 Zuckerberg en PLS. Même si la décision stratégique a été discrète, elle n’a pas échappé à certains médias : le groupe Meta aurait décidé de mettre le métavers sous le tapis pour se recentrer sur l’intelligence artificielle.
Pause café ☕
Des informations random pour se marrer, se détendre ou s’inspirer
🦣 Vous reprendrez bien quelques boulettes de mammouth ? Il fallait bien que ça arrive un jour : les bornes ont été dépassées par une startup australienne (encore eux), qui a décidé de commercialiser des boulettes de viande conçue à partie d’ADN de mammouth. J’hésite encore à en rire ou en pleurer.
😵💫 Les junkies des internets… Sont les Sud-africains ! Selon cet article de Quartz, les habitants d’Afrique du Sud font exploser tous les records de connection à internet et à leurs devices, avec un temps d’écran quotidien de 9,5 heures ! Flippant 😨
❤️🩹 La fin de la romance. Oyez, oyez, coeurs en peine et célibataires chevronnés : pour la modique somme de 14€ par mois, vous pouvez désormais utiliser une IA pour draguer des femmes à votre place sur Tinder. On notera que le service n’utilise pas pour permettre de draguer des mecs ! 😡
✨ Le Balenciaga Swag du Pape était un deepfake. Vous avez vu passer les photos du pape en doudoune branchée style Balenciaga ? Ces images, qui sont devenues virales récemment, ont été créées par Midjourney - par un mec qui était apparemment sous champis ! Buzzfeed l’a rencontré et ça donne cette interview marrante.
😎 Être payé pour ne rien faire. Trop beau pour être vrai ? Pas tant que ça. Une ancienne recruteuse de Meta a récemment publié une vidéo sur TikTok dans laquelle elle explique avoir été payée $190,000 par le géant de la tech, pour ne rien glander. On signe où ? 🌰
Pour celles et ceux qui nous ont rejoint depuis le mois dernier, bienvenue ! Dans cette rubrique, je partage mon expérience d’écriture d’un livre sur le sujet des communautés de marque avec les éditions Eyrolles.
Pas grand chose de neuf du côté du livre… Après quelques semaines de vacances, je suis rentrée et attends désormais les retours de mon éditrice sur le corps du manuscrit ! Nous avons pris un peu de retard sur ce point, qui est donc encore en cours (ceci dit, ça m’arrange car je prolonge un peu mes vacances 👀)
Nous avons tout de même commencé à avancer sur la couverture et l’illustration et je suis hyper heureuse d’avoir la chance de travailler avec mon amie Aurore Bay, une talentueuse illustratrice ! Rencontrée il y a un an lors de mes pérégrinations de nomade, Aurore est vite devenue une copine proche dont j’admire beaucoup le travail et le style. C’est donc une belle récompense de pouvoir bosser avec elle sur le projet de mon livre, qui me tient tant à coeur 😊
Je ne peux pas vous dévoiler la couv qui n’a pas encore été validée, mais vous pouvez déjà aller découvrir son style et sa patte sur son compte Insta !
Au menu pour la suite :
valider l’illu sur laquelle nous bossons actuellement avec Aurore
intégrer les retours d’Eyrolles
valider la mise en forme et en page du livre
apéro
Vivement la dernière étape ! Je vous retrouve le mois prochain pour vous partager les avancées du projet…
Doit-on en faire trop pour en faire assez ?
L’emphase et l’exagération, une nouvelle catégorie marketing à part entière ? 🤹♀️
J’étais partie pour dédier l’article de ce mois-ci au sujet du marketing touristique. Depuis des années, je suis fascinée par la manière dont certains pays ou destinations se ‘vendent’, se mettent en scène, se rendent désirables à grands coups de campagnes digitales ou offline.
Un soir, mes recherches en ligne m’ont emmenée au plus profond des méandres des internets - spécifiquement, sur la chaîne YouTube de l’État d’Oregon (il était tard dans la nuit à ce stade), où j’ai découvert les incroyables vidéos de leur campagne “Only Slightly Exaggerated”, sur lesquelles j’ai phasé beaucoup trop longtemps.
Ces courtes vidéos d’animation, dont les descriptions sont respectivement “Based on actual events. More or less.” et “Welcome to Oregon, a 100% real place you can visit.” semblent tout droit sorties du studio Ghibli. Elles cumulent près de deux millions de vues (dont probablement 1000 qui viennent de moi). Si vous êtes fan de Miyazaki, regardez-les, vous allez adorer ! Et si ce n’est pas le cas, regardez-les quand même, car elles représentent une belle leçon de storytelling visuel.
La première vidéo met en lumière les grandes activités typiques du pays : baignade dans les cascades et les lacs, balade dans les champs de fleurs, dégustation du réputé Pinot Noir d’Oregon dans des vignobles, marche le long des plages, vélo de descente, le rafting, aviron… Tout en intégrant des personnages farfelus comme une grenouille qui lit son journal au bord de l’eau, un conducteur de nuages, des champignons plagistes, un lapin géant, une chenille sur un vélo…
La seconde vidéo, baptisée “Only Slightly (More) Exaggerated” va encore plus loin, mettant en scène des baleines dans les nuages au-dessus des plaines d’Oregon, un caillou géant qui actionne une manette pour faire lever le soleil, une mouette qui se transforme en voiture de course, un homme-arbre qui se baigne dans un bassin naturel en forêt, une petite fille qui déjeune avec une créature de type yéti dans un restaurant du centre ville, …
Je peux vous garantir qu’après les avoir regardées (en boucle, j’avoue), j’ai eu vachement envie d’aller en Oregon. Et je ne suis pas la seule à qui elles ont fait de l’effet. Les commentaires donnent le sourire - je vous partage un florilège de mes préférés :
Mais celui qui a le plus attiré mon attention, c’est ce dernier :
La personne ayant écrit ce commentaire n’a pas tort : les vidéos de promotion de l’État d’Oregon ne représentent pas vraiment la réalité absolue de ce que l’on peut y trouver. Mais sont-elles mensongères pour autant ? Au final, les scénaristes ont simplement “enjolivé” la réalité, en magnifiant des scènes du quotidien et des lieux emblématiques de la région, et en y ajoutant des personnages fantastiques.
Et du coup, je me suis posé plein de questions :
Ces vidéos auraient-elles autant marché si les personnages fantastiques à la sauce Miyazaki n’y avaient pas été intégrés ?
À quel moment considère-t-on un contenu comme mensonger, plutôt que “poétique”, “interprétatif” ou “humoristique” (3 adjectifs qui pourraient qualifier nos deux vidéos) ?
Quelle est la limite entre “enjolivage” et mensonge, si elle existe ?
À ce stade, il était beaucoup trop tard dans la nuit et je suis partie pour aller me coucher. Mais avant ça, j’ai commis une erreur que nous répétons tous beaucoup trop souvent : je suis passée sur LinkedIn. Pire : j’ai lu quelques posts (oui je sais, j’exagère un peu).
Les posts que j’ai lus semblaient tout droit sortis du Playbook du mauvais goût :
un dirigeant qui se targue d’un post inspirationnel et de conseils pour créer une entreprise résiliente et inspirante, alors que cette dernière est fréquemment dénoncée sur le compte balance ta startup
un énième post où on m’explique que si je ne fais pas 10K par mois, j’ai raté ma vie et elle n’a pas de sens (c’est carrément en train de devenir une catégorie éditoriale à part entière, au même titre que “Santé” ou “Business” non ?)
Je me suis arrêtée là. Mais la graine était plantée et au réveil le lendemain, j’ai réalisé que les campagnes YouTube de l’État d’Oregon reflétaient simplement ce que les posts LinkedIn qui font le buzz aujourd’hui révèlent : l’emphase et le too much sont devenus la norme.
Et finalement, est-ce qu’aujourd’hui, nous ne serions pas obligés d’en faire trop, pour en faire juste assez et se faire remarquer ? C’est en tout cas un parti pris qui semble gagner du terrain dans les campagnes de communication et les stratégies marketing de nombreuses marques. Certains vont même jusqu’à intégrer l’art d’en faire trop dans leur identité et leur positionnement.
À tel point qu’on voit émerger des stratégies visant à nous vendre des choses (parfois inutiles) qui sont dignes des approches des pires plans drague sur Tinder… Et qui sont pourtant normalisées dans certains secteurs ou certaines entreprises.
Je vous propose d’en découvrir 3 dans cet article !
3 stratégies exagérées qui sont passées dans la normalité pour les marques 🤡
Si vous avez déjà passé un peu de temps en enfer sur Tinder, vous l’avez sûrement remarqué : au bout d’un moment, on s’aperçoit que les potentiels bachelors (ou potentielles bachelorettes) éligibles de l’autre côté de son outil de messagerie tombent fréquemment dans des grandes catégories comportementales plus ou moins déplaisantes (le/la relou, la personne qui fait des vannes que personne ne comprend, celui/celle qui n’écrit qu’après 23h, l’individu louche qui veut t’envoyer des photos explicites au bout de 5min de conversation…). Et même si l’ensemble de ces approches sont claquées au sol, bon nombre d’individus continuent de les appliquer - tout simplement parce qu’elles sont entrées dans la norme.
Pour les marques, c’est pareil. Certaines attitudes et stratégies de séduction marketing ont un jour (lointain) marché, mais elles ont été tellement répétées et amplifiées qu’elles sont devenues objectivement insupportables. Et pourtant, nombreuses sont les entreprises qui continuent de les employer.
Vous reconnaîtrez-vous dans l’une d’entre elles ? 👀
#1 - Le forceur 🤯
Lundi 16, 12h32 : “Bonjour [BIDULE], merci d’avoir téléchargé mon e-book sur les règles ultimes de l’investissement immobilier. Le voici, bonne lecture !”
Lundi 16, 17h47 : “Salut [BIDULE] ! Tu savais que j’ai aidé MACHIN à devenir rentier et multimilliardaire à l’âge de 16 ans et deux mois seulement ? Inscris-toi à mon webinaire pour en savoir plus !”
Mardi 17, 10h22 : “Hey [BIDULE], et si je te disais que tu pouvais faire de belles affaires avec le Bitcoin ? Je ferme les portes de ma formation exclusive et secrète dans seulement deux jours, dépêche-toi il n’y en aura pas pour tout le monde !”
Mardi 17, 18h01 : “Salut [BIDULE], rien que pour toi, une vidéo tuto pour réussir ton premier investissement en locatif. Je t’ai parlé de ma formation Bitcoin ?”
Mercredi 18, 10h43 : “Hello [BIDULE], ATTENTION PLUS QU’UN JOUR AVANT LA FERMETURE DES INSCRIPTIONS ! Juste parce que tu es unique, je t’offre une réduction de 90 %. Mais attention, elle ne dure que 795 minutes !
Ahhhhh, les boucles de nurturing, quelle belle invention… Imaginées pour accompagner un prospect dans la découverte d’une marque, de ses valeurs et de son univers, les boucles de nurturing ont été détournée pour répondre à des objectifs de conversion en masse, en mettant une pression maximale sur les pauvres internautes qui ont eu le malheur de lâcher leur adresse email pour télécharger un livre blanc.
Que l’on s’entende : je ne dis pas que les boucles de nurturing sont mauvaises - mais plutôt que l’usage qui a aujourd’hui été généralisé de ces dernières est juste beaucoup trop intense. Personne n’a envie de recevoir 15 mails en 3 jours. Personne.
L’exemple ci-dessous n’est pas loin de la réalité : après avoir téléchargé un e-book dans le cadre de ma veille sur un site d’immobilier, j’ai reçu en l’espace de deux semaines 28 mails 😱 soit plus de deux mails par jour. À grands coups de [OFFRE Flash 7 euros], de [FERMETURE IMMINENTE], d’emojis warning et horloge et j’en passe et des meilleures.
Le forceur, c’est cette entreprise qui n’a pas encore compris que l’approche trop offensive ne marche plus. Ou bien, à qui un consultant marketing sans vergogne a vendu la mise en place d’un CRM et de boucles de conversion bien trop complexes.
“Mais pas du tout Noémie, les études montrent que l’email marketing a le vent en poupe et que la conversion des boucles de nurturing c’est bien blablabla”
Franchement, est-ce que vous avez envie d’acheter le produit d’une boîte qui vous harcèle et ajoute à votre charge mentale dans une boîte mail déjà pleine à craquer ?
Alors quand vous mettez en place votre stratégie de nurturing, n’oubliez pas : allez y tranquillement et surtout, délivrez une vraie valeur dans vos emails, pas de “simples” case studies valorisant les bienfaits de vos produits. Créer une véritable ligne éditoriale, gamifiez votre boucle d’emails, offrez des contenus exclusifs et utiles… Bref, créez de l’anticipation autour de vos communications plutôt que d’en faire des armes qui vont se retourner contre vous.
#2 - Serge le mytho 😶🌫️
Pitch commercial : “Notre intelligence artificielle reconnaît des schémas complexes et analyse plus de 157 data points dans votre entreprise pour simplifier vos flux de productivité et aider vos équipes à mieux performer”
Réalité : une équipe sous-payée à Madagascar qui analyse et contrôle des immenses pans de données et réalise des prestations manuelles vendues comme étant de l’IA.
Ça vous paraît impossible ? Think again… Début 2023, le média The Conversation publiait une enquête baptisée “Des travailleurs mal payés à Madagascar au service des ambitions de la French Tech dans l’IA.” On y apprend notamment que les journalistes ont mené des entretiens avec 30 fondateurs et employés travaillant dans 22 entreprises parisiennes de l'écosystème IA. Un constat s'est rapidement dégagé de cette première exploration : la plupart des travaux de ces entreprises sur les données étaient confiés à des sous-traitants malgaches.
C’est un fait aujourd’hui : les entreprises complètement mythomanes, qui s’enflamment un peu dans les promesses vis-à-vis de leurs offres, sont nombreuses.
C’est d’ailleurs une véritable injonction de notre chère Startup Nation : “fake it until you make it” - ou le pire conseil qu’on puisse donner à un entrepreneur, si on en croît le triste exemple d’Elizabeth Holmes, fondatrice de Theranos. La jeune diplômée de Stanford, qui ne portait que des cols roulés noirs pour être comparée à Steve Jobs, a été condamnée l’an dernier à 11 ans de prison pour avoir menti à ses investisseurs en affirmant avoir créé une technologie révolutionnaire… qui n’existait tout simplement pas.
Encore une fois, dans l’art subtil du marketing, tout est une question de nuance. Avoir une mission et une vision fortes d’un monde plus juste, plus beau, plus fort… C’est bien. Et enjoliver un peu la réalité à travers du storytelling et des émotions… C’est OK. Mais seulement si vous n’ôtez pas à votre public son libre arbitre. L’exemple de l’État d’Oregon est génial dans ce sens : les vidéos sont complètement exagérées et absurdes, mais elles le sont de manière assumée, honnête et drôle. Et elles deviennent une sorte de private joke partagée avec les spectateurs.
Mentir à vos audiences (ou vos clients, ou vos investisseurs), c’est courir le risque que le mensonge soit découvert - et vous saute à la figure.
Au contraire, interpréter la réalité de manière humoristique, créative, artistique ou autre ouvre un espace de discussion avec cette audience.
#3 - La star des réseaux 😎
Vous vous souvenez de Grégoire Gambatto ?
Il semble loin le temps ou l’ancien fondateur de Germinal inondait littéralement LinkedIn de messages inspirationnels, partageant des posts sur des sujets comme la pugnacité, les meilleures stratégies de recrutement, le nombre d’heures qu’un CEO devrait dormir chaque nuit - ou simplement des emojis tracteur 🚜
Mais la disparition subite des projecteurs sur Grégoire Gambatto n’a pas signé l’arrêt de cette tendance, qu’il a contribué à diffuser sur le réseau social en France. Depuis quelques temps, sur LinkedIn, on ne voit QUE des founders ambitieux qui racontent leur vie et font pleurer dans les chaumières à grands coups de publications inspirantes #authenticlife.
Alors - je ne dis pas que publier sur LinkedIn et raconter parfois un peu sa vie, c’est mal (même si franchement, on pourrait parler de trucs plus intéressants que les enfants de machin ou le gratitude journal de bidule)
Mais le problème, c’est que ces dernières années, de nombreux coachs business et gourous du marketing ont répété en boucle aux dirigeants que c’étaient les comptes personnels qui convertissaient sur LinkedIn, et qu’ils devaient absolument partager leur aventure entrepreneuriale publiquement pour apporte de la visibilité à leurs projets.
Résultat des courses : aujourd’hui, LinkedIn s’est transformé en une sorte d’hybride entre Secret Story et La France a un incroyable talent, version mauvais goût ultime. Si on en croit les potins dans l’univers des créateurs de contenu, plus de deux tiers des dirigeants n’écrivent pas leurs posts et paient des ghostwriters pour le faire à leur place. Le ghostwriter écrit, publie et commente ledit post. Puis, il taggue ses potes pour augmenter son reach. Les employés du fondateur commentent le post. Puis le post retombe dans l’oubli.
Mais du coup, quand on en arrive là, je me demande toujours : what is the point ??? Je l’ai toujours dit et je le répète : créer du contenu pour créer du contenu plutôt que parce qu’on a quelque chose d’intéressant à dire, c’est non. Quand on tombe dans une logique de production intensive (qui ne nous appartient même plus et que l’on délègue), on se distancie de son audience et on risque de perdre en impact et en qualité dans les messages qu’on délivre à cette dernière. Ne vous perdez pas dans le star system des réseaux sociaux, que cela soit LinkedIn ou un autre…
Faire du superflu et de l’absurde un parti pris marketing
À ce stade, vous vous dites peut-être qu’aujourd’hui, on ne peut plus rien dire et qu’on se fait rapidement taxer de mytho, de forceur ou de narcissique quand on essaie de communiquer en ligne, que ça soit en son nom ou en celui d’une marque.
Il est vrai que les internautes ne sont plus si naïfs et bon public qu’il y a quelques années - leurs attentes sont désormais plus élevées et leur esprit est souvent plus critique.
Mais est-ce vraiment une fatalité ? Absolument pas. Au contraire, je considère (à titre personnel), que c’est une opportunité pour les marques de choisir quelle voie elles souhaitent emprunter :
🌱 celle de plus de transparence, de réalisme et de pragmatisme. Une approche qui gagne toujours plus de terrain, comme on peut l’observer sur des marchés divers :
les marques de cosmétiques et d’agro-alimentaire qui sont toujours plus transparentes dans la constitutions de leurs produits et de leur packaging ;
dans la banque, où les nouveaux arrivants comme Helios et Green-Got n’hésitent pas à afficher les effets catastrophiques de l’industrie bancaire sur le climat et misent tout sur une communication transparente avec leurs clients ;
avec la tendance du slow content qui conquiert toujours plus de marchés, ou le retrait des réseaux sociaux de certaines marques.
🎨 celle de l’humour, de la créativité. En faire trop, OK, mais seulement si votre audience est pleinement intégrée dans votre démarche. Concrètement, ça donne des choses comme :
la désormais classique publicité de la licorne qui fait des glaces avec son derrière, pour promouvoir le réhausseur de toilettes Squatty Potty. Une pub délirante dans laquelle un commercial déguisé en troubadour fait l’éloge du squat sur les toilettes - un sujet pas très fun, mais abordé de manière loufoque et drôle ;
les mythiques ‘Birkinstocks’, des Birkenstocks créées par le collectif d’artistes MSCHF à partir de cuir récupéré sur des sacs à main de la célèbre gamme Birkin de Hermès et vendues entre $34,000 et $76,000.
Quelle que soit la direction que vous choisissez de prendre, n’oubliez pas : si vous en faites trop, votre audience ne sera pas dupe… Alors autant tomber totalement dans l’excès assumé, ou bien faire marche arrière et miser sur un peu plus d’authenticité et de réalisme - des valeurs bien nécessaires dans le contexte économique et social actuel !
💸 #71 - Créer et monétiser un média sur Insta : le cas Plan Cash
Dans cet épisode de The Storyline, je vous propose de découvrir les backstages d’Instagram, mais pas que… Pour nous guider dans les méandres des internets, j’ai eu le plaisir de rencontrer Léa Lejeune, journaliste et cofondatrice de Plan Cash, le média féministe qui parle de thune ! Ensemble, on a fait une petite plongée dans les coulisses de la création d’une marque ultra singulière. On s’est aussi attardées sur les leviers de monétisation utilisés par Plan Cash, ainsi que les secrets de son succès fulgurant sur les réseaux.
🎭 #72 - Rendre le journalisme plus vivant avec Jean Baptiste Mouttet
Pour le dernier épisode de The Storyline, je suis partie à la rencontre de Jean Baptiste Mouttet, cofondateur du Médiavivant. Si vous n’en avez pas encore entendu parler, il s’agit d’un média marseillais pas comme les autres, où les journalistes racontent l’actualité sur scène, autour d’un verre, sans filtre ni censure. Le Médiavivant met en scène ses enquêtes journalistiques. Le format est simple : le journaliste raconte son article et invite les intervenants qui y ont contribué (appelés les témoins) à s’exprimer eux aussi face au public. Une initiative qui vise à rendre l’information plus accessible et compréhensible, dans un monde où les fake news et la désinformation sont légion.
Alors, ça vous a plu ?
🌟 Génial • 👍 Bien • 😕 Bof • 🙈 Nuuuul
Si vous avez aimé cette édition et que vous kiffez The Storyline, ce serait un énorme coup de pouce de la partager ou même - soyons fous - d’aller donner 5 étoiles et un commentaire au podcast sur Apple 👉 par ici 👈.
D’ici-là, je vous donne rdv dans un mois pour la prochaine édition !
Pour extrapoler sur le sujet, le « cas » Oussama Ammar / the Family pourrait bien illustrer ces dérives actuelles entre imposture exagérée et quelques mythos. (Et en parlant de podcast j’ai vu que nouvelles écoutes lui en consacre un qui sort cette semaine)