🎧 Shoulda - à écouter détendu.e sur un transat au soleil 😎
Përshëndetje ! Cette édition de The Storyline vous est envoyée depuis Tirana, en Albanie, où j’ai posé mes valises pour télétravailler quelques semaines ☀️
Dans l’édition précédente, je vous annonçais que quelques petits changements allaient arriver pour la newsletter - et il y en a deux :
À partir de maintenant, le sujet de l’article rédigé ci-dessous ne sera plus corrélé à l’épisode du podcast publié la semaine précédente (si vous ne l’aviez pas remarqué, c’était le cas jusqu’à présent 😬). Aux débuts de The Storyline, ça me permettait d’être productive et cadrée, aujourd’hui j’ai plus l’impression que ça me freine créativement parlant. Du coup, place au freestyle !
La newsletter passe également d’un format bimensuel à un format mensuel - les projets du moment sont prenants et ne me permettent plus de tenir le rythme. Je préfère donc vous envoyer un truc de qualité moins fréquemment, plutôt que des éditions bâclées !
Par ailleurs, le podcast The Storyline prend de loooooongues vacances (et j’espère que vous aussi) - je vous donne rendez-vous à la rentrée, le 7 Septembre, pour le prochain épisode avec une invitée de marque 👀
Bon été !
Noémie
Brain food 🧠
Des signaux faibles (ou forts) révélant les liens complexes entre marques, individus et nouvelles technologies - et l’impact sur nos jobs et nos modes de vie.
😘 Opération séduction chez les créateurs. Instagram a organisé il y a deux semaines la première “Semaine des Créateurs”, une série d’événements et de workshops visant à aider les créateurs à se développer.
👑 Le mythe du self made man. Dans un monde où l’individu prend de plus en plus de place (et se monétise toujours plus !), ce court billet interroge sur ses débordements et fait l’apologie du collectivisme. À lire !
😱 Le début de la fin. D’après presse-citron qui relaie une étude, 20% des tendances sur Twitter seraient relayées par des bots.
💎 Cette quote de Sari Azout
Media in conditions of abundance: Technology has massively reduced the barriers to creating and distributing content. As a result, more and more people can now create content independent of legacy distribution and consumers are drowning in a virtually infinite supply of things to watch, listen to and read. In a world where attention is the key constraint, not capital or distribution, we’ll see a renewed focus on curation and tastemakers, as well as new media models that empower individuals to build a business around themselves.
Pause café ☕
Des informations random pour se marrer, se détendre ou s’inspirer
🤢 Scroller peut vous rendre malade. Une raison de plus de déconnecter (pour de vrai) cet été ?
Le fléau de la génération Y. Je me souviens avoir lu cet article de Wait but Why qui parle de l’éternelle insatisfaction caractérisant notre génération, alors que je découvrais le monde du travail en stage - 8 ans plus tard, il sonne toujours aussi juste !
J’ai écrit cet article il y a presque trois ans, mais aujourd’hui, avec l’été qui arrive et la vie sociale qui reprend de plus belle, je le trouvais plus pertinent que jamais… Nous réagissons tous différemment au déconfinement, mais pour beaucoup, il est synonyme, d’une manière ou d’une autre, de FOMO (Fear of Missing Out) - cette anxiété sociale causée par les réseaux, et l’impression que notre vie est bien moins excitante que celle des autres.
Je vous laisse donc (re)découvrir le concept et me dire si vous aussi, vous présentez les symptômes du FOMO !
FOMO — Le guide de l’éternel.le angoissé.e
Notre monde est toujours plus connecté, mais pourtant, et contrairement aux promesses des réseaux sociaux, ce progrès ne semble pas s’accompagner d’un accroissement du bonheur. Au contraire, nos smartphones nous rendent de plus en plus malheureux. Le responsable ? FOMO (Fear Of Missing Out). Un nouveau mal du siècle, dont beaucoup d’entre nous présentons les symptômes...
Il y a huit ans, j’entendais pour la première fois le terme “FOMO” — Fear Of Missing Out. Un concept un peu obscur décrit dans un article du Huffington Post, qui expliquait comment les réseaux sociaux et la technologie amplifient l’anxiété que nous ressentons à l’idée de ne pas saisir toutes les opportunités qui s’offrent à nous, à chaque instant de nos vies ultra-connectées.
Étant moi-même complètement accro à Instagram, Facebook et consorts, je décidai alors de creuser le sujet. Après quelques recherches en ligne, le diagnostic était posé : j’étais atteinte de FOMO chronique.
À cette époque, je vivais au Cambodge et la branche locale de l’association Nerd Night m’a proposé de prendre la parole sur ce sujet, qui m’avait assez rapidement passionnée (pour ne pas dire obsédée). Je n’étais pas la seule à m’y intéresser — aux alentours de 2014 et 2015, de nombreux médias se sont emparés du sujet, tout comme les conférenciers TED, les gourous, mais aussi les marques, qui voyaient dans le FOMO une beau levier marketing pour convaincre des prospects. Tous s’insurgeaient contre l’effet néfaste des technologies sur notre bien-être et notre santé mentale, prônant la déconnection et la juste mesure dans l’usage de nos smartphones et autres tablettes.
👆 En direct de 2014 😭
Cette période a d’ailleurs été rapidement suivie de l’apogée du concept de “digital detox”, et de nombreuses tentatives (toutes plus ou moins avortées) d’amis et de connaissances de faire une “pause Insta” pendant quelques mois. Près d’une décennie plus tard, notre approche du FOMO a-t-elle changé ? Avons-nous trouvé des méthodes pour lutter contre ce sentiment peu gratifiant et les crises d’angoisse qu’il suscite ? Ou avons-nous préféré nous résigner et accepter ce sentiment ?
Je vous propose de commencer par une petite rétrospective de l’évolution du concept de FOMO.
Être partout en même temps, sans être jamais présent nulle part : le mal du siècle
Imaginez vous quelques instants à la fin d’une grosse semaine de boulot. Nous sommes vendredi soir, vous êtes rentré.e chez vous, et, au fond de votre canapé, vous vous apprêtez à dédier votre soirée à un ponçage en bonne et due forme de Netflix. Pendant que vous attendez l’arrivée du livreur Deliveroo (oui, vous avez eu la flemme de cuisiner, après tout c’est vendredi), vous faites “juste un petit tour” sur Instagram. Et là, c’est le début du drame. L’afterwork entre collègues que vous avez habilement esquivé s’est transformé en karaoké enflammé, vos meilleurs amis sont en train de prendre des bières dans un bar cool, et votre ancienne partenaire de TD de SVT en seconde, à qui vous ne parlez plus depuis 2007, est en train de se dorer la pilule aux Maldives.
Vous reposez votre téléphone à côté de vous, vous essayez de vous concentrer sur la sélection de votre film, de vous réjouir de l’arrivée imminente de vos sushi, mais rien n’y fait : le sentiment d’anxiété et d’angoisse est là, et il grandit de seconde en seconde. C’est la première manifestation du FOMO.
Ce sentiment, défini par l’Oxford Dictionnary comme “l’anxiété qu’un événement excitant ou intéressant soit peut-être en train de se dérouler ailleurs, souvent causée par la vue de posts publiés sur un site web ou un réseau social”, n’est finalement pas nouveau — on pourrait argumenter par exemple que le métier de colporteur du XVe siècle, qui vivait sur les routes, allant de village en village pour partager les dernières nouvelles, reflétait somme toute une certaine forme de FOMO frappant les populations rurales.
Mais aujourd’hui les nouvelles technologies ont changé la donne : le digital est un catalyseur de FOMO comme on en avait jamais vu jusqu’à présent.
La fragilité de l’égo à l’ère du ‘pas assez’
L’immédiateté de l’accès à l’information via internet, la rapidité de partage de cette information, et la couverture toujours plus puissante du réseau 4G, nous permettent de maintenir en continu, mais également de démultiplier notre présence en ligne. Nous consultons nos notifications toutes les cinq secondes. Notre téléphone ne s’arrête plus de vibrer. Nous postons des fragments de vie sur nos réseaux sociaux, nous observons passivement ceux de nos potes, de nos idoles, de nos ex, sur Instagram, sur Facebook, sur Tik Tok, … Et petit à petit, notre identité se fragmente sur les différents réseaux, à mesure que nous y créons des personnages en postant des petits morceaux d’une vie idéalisée et que nous y observons celle (tout aussi idéalisée) des autres. La réalité de nos vies est distordue à grands coups de filtres, d’emoji et de mises en scène plage-bikini-yoga, nous donnant à tort le sentiment que notre quotidien n’est pas “assez”. Pas assez animé, pas assez rempli, pas assez riche, pas assez optimisé, …
La conséquence la plus grave concerne nos relations : à force de passer des heures les yeux rivés sur nos téléphones, il devient de plus en plus difficile de profiter d’un moment d’intimité avec nos amis, et nous devons faire des efforts surhumains pour ne pas consulter nos messages en plein milieu d’un verre ou d’un dîner. Toujours connectés, mais jamais présents…
Et le phénomène ne s’arrête pas là. L’angoisse passive ressentie à chaque instant, à chaque sentiment de louper une opportunité de se distraire, s’accumule, jusqu’à faire passer le sujet au stade clinique supérieur de cette maladie digitale : la crise d’égo.
FOMO un jour, FOMO toujours : un cercle vicieux qui s’auto-alimente
Par crise d’égo, j’entends surtout sa lente érosion : une fois que l’on a mis le pied dans la porte du FOMO, il est difficile d’en sortir, pour la simple raison que cette affliction se nourrit de l’estime de soi de ses victimes.
Comment ? En amoindrissant la perception que nous avons de la satisfaction de nos besoins :
Le besoin d’attention
Le besoin de reconnaissance
Le besoin d’inclusion, d’appartenance sociale
Avoir conscience de toutes les merveilleuses choses que font nos amis, de l’escalade du Mont Rinjani à la célébration d’une énième promotion, a bien évidemment un impact sur notre vision de nous-même et notre perception de nos propres succès — nous ressentons le besoin, pour être reconnus par nos pairs, de vivre des vies excitantes, toujours plus remplies. De voyager toujours plus loin. De démontrer, jour après jour, que nous sommes “dignes” de l’attention que nous portent nos followers.
Ce sont finalement ces besoins séculaires (attention, reconnaissance, inclusion) qui guident nos actions depuis des siècles, mais nos smartphones, au lieu de nous rendre plus heureux en nous connectant en permanence à nos amis et au reste du monde, nous ont donné le (faux) sentiment de ne jamais en faire assez et de ne pas être à la hauteur de nos vies.
Nos niveaux de satisfaction concernant notre vie en général étant de plus en plus bas, c’est au tour de notre estime de soi d’être touchée : petit à petit, la perte de confiance en soi et en ses décisions s’installe, enfermant le malade dans un cercle vicieux. Mais sommes-nous les seuls responsables de cette maladie du siècle ? Avons-nous créé seuls ce piège dont nous peinons à sortir ? Pas vraiment. Car les marques que nous consommons ont bien compris cette tendance, qu’elles alimentent en permanence à notre insu.
De l’individu à la société de consommation : FOMO généralisé ?
Nous sommes presque 4 milliards d’utilisateurs sur les réseaux sociaux. Combien d’entre nous sont-ils touchés par le FOMO ? Certaines études se hasardent à sortir des chiffres : 56%, 63%, … Pour les entreprises qui s’intéressent au phénomène cependant, peu importe le chiffre exact : seul le potentiel compte, et il est immense, car l’acheteur peut être aisément manipulé en mettant en place des stratégies simples visant à réveiller son FOMO.
À commencer par le jeu autour de la rareté et l’exclusivité : avez-vous déjà remarqué les comptes à rebours enclenchés lorsque vous vous apprêtez à faire un achat ? Les suggestions automatiques vous montrant les articles que les autres acheteurs ayant choisi le même produit que vous ont ajouté à leur panier ? L’affichage des places ou des stocks restants pour le produit qui vous intéresse ? L’expiration des offres d’essais ? Toutes ces techniques jouent de nos insécurités pour influencer notre prise de décision — et pour nous pousser plus aisément à l’acte d’achat.
Plus généralement, le concept de notification ne fait qu’amplifier le phénomène. Si nous les désactivons, nous nous exposons au risque de passer à côté de quelque chose d’exclusif. Si nous les laissons en place, nous finissons noyés sous leur fréquence et bombardés d’insécurités supplémentaires. L’UX même qui dicte le design et la conception des produits que nous utilisons tous les jours tend toujours plus à alimenter notre FOMO.
Les codes du Marketing, la structure même des produits que nous utilisons et des médias que nous consommons alimentent donc notre FOMO, au grand dam des détracteurs du digital. Sommes-nous condamnés à voir nos anxiétés grandir au fil du temps ?
Le FOMO, Sisyphe des temps modernes
Vous vous souvenez de Sisyphe ? Un charmant bonhomme, qui fut puni, pour avoir osé défier les dieux de l’Olympe, à faire rouler éternellement un rocher jusqu’en en haut d’une haute colline, mais, arrivé en haut, le rocher dégringolait systématiquement jusqu’au bas de la colline. Pas de bol.
Quand je pense au FOMO, la situation me rappelle un peu celle d’un Sisyphe des temps modernes : nous sommes tous plus ou moins enchaînés à nos portables, nous redoublons d’efforts pour attirer l’attention, pour collecter le maximum de “likes” et de commentaires, pour finalement, après chaque pic de dopamine et d’attention généré par un post ou une story, retomber dans la frustration et le besoin d’attention. Puis re-poster. Puis compter ses likes. Puis re-déprimer. Puis re-poster. Un cycle sans fin dont nous sommes tous un peu esclaves, chacun à un degré différent… Nous essayons d’atteindre le sommet de la colline de la popularité, mais ce n’est qu’une illusion : l’attention de nos audiences est limitée, tout comme l’est devenue notre capacité à nous satisfaire de nos vies.
Y-a-t-il vraiment une alternative à cette situation ? Malheureusement, se débarrasser du FOMO semble compromis : les besoins d’attention, de reconnaissance et d’inclusion sont fondamentalement inscrits dans notre ADN. Mais au lieu de lutter contre ces besoins en y apportant des réponses court-termistes comme l’envoi d’un texto ou la publication d’une photo, nous pouvons réfléchir aux raisons qui nous poussent à agir de la manière dont nous agissons. Que signifient nos angoisses, et pourquoi les ressentons-nous ? En creusant un peu et en essayant de comprendre les réflexes et les peurs qui nous animent, qui dictent nos comportements, nous pouvons en prendre conscience. En se connaissant mieux, nous devenons capables de tirer parti de ces peurs pour les transformer en actions et en décisions plus en ligne avec nous-même.
Bien sûr, c’est plus facile à dire qu’à faire 👀
Pour ma part, je ne suis en général pas fan des livres de développement personnel, que je trouve souvent un peu lourds, moralisateurs ou complètement niais, mais j’avais trouvé intéressant ce petit livre sur les 5 blessures de l’âme. Les auteures y parlent des expériences traumatisantes (rejet, abandon, humiliation, trahison, jugement) qui peuvent finir par modeler nos mécanismes de pensées et faire émerger des croyances limitantes. Une lecture qui déculpabilise !
Sur ce, l’été arrive, et les apéros au soleil aussi - alors souvenez-vous d’en profiter, mais sans vous mettre la pression ni vous forcer si vous n’avez pas envie de sociabiliser 🤗 Cheers ! 🍻
En 2015, je suis partie à Palo Alto pour mon premier job, dans une startup française implantée aux US. J’y ai eu l’occasion de travailler avec Maïa, qui, quelques mois après mon arrivée, a fait ses valises pour rentrer en France et rejoindre les équipes de BlaBlaCar en tant que Product Manager.
Après plusieurs années chez BlaBla, Maïa a ensuite rejoint les rangs d’Aircall, gravissant les échelons jusqu’à devenir VP Product de la scale up. En 2020, elle s’est associée pour co-fonder Noé, qui en moins d’un an est devenue l’une des formations de référence en Product Management en France. 🤯
L’épisode de The Storyline a été l’occasion de faire un voyage dans le temps, mais aussi (et surtout) de discuter du sujet très très chaud de la formation professionnelle, des leviers de la légitimité et des stratégies de différenciation dans un univers très concurrentiel. Maïa parle sans langue de bois des débuts de Noé, et de son approche de la communication pour vendre un service. Un épisode bourré de bons conseils, que j’ai ADORÉ enregistrer !
Alors, ça vous a plu ?
🌟 Génial • 👍 Bien • 😕 Bof • 🙈 Nuuuul
Si vous avez aimé cette édition et que vous kiffez The Storyline, ce serait un énorme coup de pouce de la partager ou même - soyons fous - d’aller donner 5 étoiles et un commentaire au podcast sur Apple 👉 par ici 👈.
D’ici-là, je vous donne rdv dans deux semaines pour la prochaine édition !