Monétiser l'individualité, le modèle économique du futur ?
Comment l'économie des créateurs s'apprête à bousculer certains marchés
🎧 Un peu de ChilledCow pour affronter l’automne qui arrive 🍁
Hello les ami.e.s,
Pour compenser le climat tout pourri de ces derniers jours, je vous propose cette semaine un ENORME cadeau (dans la catégorie ressources 🔍), une réflexion sur l’économie des créateurs et une interview du génial Yoann Lopez ✨
Que vous soyez indépendant.e ou salarié.e, le contexte actuel encourage à développer son side project, que cela soit pour se changer les idées ou pour se créer une ligne de revenus ! J’espère que les contenus de cette newsletter vous encourageront à sauter le pas…
Bonne lecture !
Events
Il reste encore quelques places pour la deuxième édition du Bootcamp sur les valeurs avec Antoine - on vous attend ! 🥳 9 jours pour passer d’une réflexion forte sur vos valeurs à une belle mise en avant de votre profil sur les réseaux.
Outils
Cette semaine, un seul outil, mais pas des moindres : Headliner est une petite pépite qui vous permet de recycler votre contenu audio / vidéo sous plein de micro-formats très sympa pour les réseaux sociaux, en quelques clics ! Gain de temps assuré ✌️
Le MÉGA CADEAU de la semaine
Devinez qui a profité de la dernière interview pour demander à Yoann Lopez tous les contenus qu’il a produits ces derniers mois ? 😏 Eh oui, c’est bibi ! Et en exclu rien que pour vous, une cascade de guides et ressources de haut vol :
The Company Building Handbook. Tout simplement, selon ses mots, “Building the ultimate wiki about how to build a company.” 10 pages qui parlent de culture, d’onboarding, de recrutement, de management, de salaire, de branding, de communication, … Une PÉ-PITE. Merci Yoann 🔥
Le notion du Remote. Articles, tips, ressources… pour bosser à distance, en toute sérénité !
Je n’ai pas la place de tout mettre, si vous voulez les autres ressources de Yoann (la stack de Comet) répondez directement à ce mail !
Brain Food
🧠 Les réflexions incontournables autour de l’économie des créateurs
From creators’ economy to participatory economy. Un essai de la brillante Partner de Level Ventures, Sari Azout, sur la manière dont les créateurs développent de nouveaux modèles économiques les distanciant de la gig economy
L’ami Ben Issenmann, fondateur de Supercreative, a développé ce qu’il appelle le modèle de l’hyper freelance, un cercle vertueux reposant sur trois axes de monétisation de son expertise. Un must read !
🐙 Pour les amoureux des océans - le documentaire La Sagesse de la Pieuvre sur Netflix est bluffant. L’histoire du lien bizarre mais unique entre une pieuvre et un réalisateur sud-africain qui plonge lui rendre visite chaque jour, est un exercice de storytelling hyper bien mené ! Ok, j’admets avoir versé une petite larme à la fin...
La nouvelle génération de créateurs freelance
Une étude de Malt publiée l’an dernier affirmait que le nombre d’indépendants avait progressé de 145% entre 2008 et 2018. En 2019, en France, on comptait 930 000 freelances.
Et mine de rien, les indépendants font bouger un paquet de lignes :
D’une part, le statut d’indépendant étant encore aujourd’hui relativement précaire, les freelances sont un nouveau marché juteux, et de nombreuses entreprises se lancent pour les séduire (accès au crédit bancaire avec Mansa, immobilier, offres d’assurance avec Easyblue, mutuelle avec WeMind, services divers et variés de coworking/coliving comme Cowop, El Capitan,…) ;
Pour se différencier, de nombreux indépendants créent en parallèle de leurs activités B2B des offres “productifiées”, visant une cible B2C : des formations, du coaching, des outils, l’accès à des communautés privées… Le projet Longue Vue de Valentin en est un bel exemple ;
Et enfin, en réponse à un filet de sécurité quasi-nul, ils créent des réseaux d’entraide, voire même se politisent et militent via des initiatives comme indépendants.co
Mais une tendance encore plus intéressante est celle de la guerre de pouvoir et d’influence entre indépendants et entreprises. Je vous partage mon point de vue sur le sujet ci-dessous 👇
Knowledge is not power anymore
Souvent, quand j’anime des ateliers ou que j’interviens dans des confs, je montre cette slide :
Elle plombe l’ambiance, certes, mais elle révèle aussi une réalité importante : nous sommes saturés, bombardés de tous les côtés par des sollicitations incessantes. Mais aussi, par un flux continu d’informations.
D’ailleurs, samedi dernier, en soirée, une connaissance m’a dit : “J’adore ce que tu fais, ton podcast, ta newsletter c’est hyper cool ! Mais bon j’avoue, je ne la lis pas...”. Ai-je été vexée ? Oui. Puis-je lui en vouloir ? Non. Parce qu’au final, nous nous sommes tous abonnés à quarante mille newsletters intéressantes sur le principe, mais qu’il est impossible de tenir le rythme aujourd’hui, de tout digérer (si vous avez trouvé une méthode pour pallier à ce problème, je suis preneuse, faites-moi signe !).
Et la surcharge informationnelle dont nous sommes chacun victime d’une manière ou d’une autre, change complètement notre rapport au savoir, à la connaissance. Tout est disponible en ligne en quelques clics - les experts sont légion, sur tous les sujets possibles et imaginables.
En bref, l’enjeu n’est plus de trouver l’information. Mais plutôt de trouver la bonne information, au bon moment.
Comme notre cerveau a la flemme de faire tout le boulot, nous préférons généralement nous tourner vers des sources d’information limitées mais considérées comme fiables et légitimes.
Et c’est la beauté de l’économie des créateurs : alors que nous avions l’habitude de suivre des médias ou des entreprises pour rester informés sur des sujets précis, des créateurs indépendants se positionnent désormais en concurrence frontale aux acteurs traditionnels sur le marché de la connaissance.
Comme le dit avec beaucoup de poésie Sari Azout :
What’s new is that the world is becoming a better place for intellectuals. As information becomes more abundant, the people who are into processing it, synthesizing it, and making sense of it are becoming more powerful, and growing less dependent on the bloated empires that birthed them.
Repenser les unit economics de l’économie des créateurs
Alors certes, quand on parle d’économie des créateurs, ce n’est rien de nouveau. YouTube existe depuis 2005, Instagram depuis 2010, et les influenceurs associés à ces plateformes sont apparus au début des années 2010.
Ces créateurs avaient cependant une stratégie de monétisation très limitante : la plupart fonctionnaient sur une rémunération corrélée au volume d’impressions sur leurs contenus. Et le problème avec ce modèle, c’est qu’il ne permet qu’à une poignée de stars dans leur domaine de vivre de leur activité, ceux qui bénéficient d’une très large base de followers.
Mais de nouveaux modes de monétisation se développent depuis quelques années, qui ne sont plus centrés sur des logiques d’influence et de volume, mais sur la notion de valeur ajoutée et d’unicité.
Comme Ben le résume parfaitement avec son modèle d’hyper freelance :
To make we need to sell, to sell we need to be heard, to be heard we need to conquer a space that’s our own. When online: don't try to be the best, try to be unique.
Monétiser l’individualité pour créer des barrières à l’entrée dans sa niche
Monétiser son individualité, donc. Vaste programme. Mais une stratégie payante pour ceux qui ont su trouver leur positionnement et définir clairement la valeur ajoutée qu’ils apportent à leur communauté :
Yoann Lopez a créé Snowball pour aider les particuliers à mieux gérer leurs finances personnelles ;
Alexis Minchella a créé Tribu Indé pour aider les freelances à progresser dans leur métier et les inspirer ;
Pierre Guilbaud a créé La Boîte Numérique pour donner aux indépendants les meilleurs outils Marketing & Growth ;
… [Insérez votre exemple préféré !].
Le nerf de la guerre, pour monétiser sa “marque personnelle de créateur”, est de
1/ trouver une niche ;
2/ définir un positionnement et une proposition de valeur clairs ;
3/ être cohérent et régulier dans sa production de contenu.
Bon, parfois, ça va un peu loin :
Mais ce qui est important à noter, c’est que cette nouvelle vague de créateurs s’attaque à des domaines d’activité variés, jusqu’alors réservés principalement aux entreprises :
Le fitness ;
Le bien-être ;
Le dating ;
…
Là où longtemps, les entreprises et les marketplaces ont imposé une homogénéité dans le discours marketing et les offres, les indépendants arrivent et se positionnent en totale opposition, misant sur leur personnalité et un discours décalé pour se faire remarquer. Li Jin (a16z) dit d’ailleurs dans l’un de ses articles “Individuality is a feature, not a bug.” Lorsque l’on vend non seulement ses services mais aussi sa “marque perso”, l’interchangeabilité est quasi impossible - contrairement aux entreprises en concurrence sur des produits aux features similaires.
En gros, les créateurs indépendants ont la capacité, s’ils jouent bien leurs cartes et se concentrent sur la valeur apportée à leur communauté, de complètement plier le game et de se substituer aux service providers historiques.
Bon, cette conclusion était abrupte, je vous l’accorde… Mais je serais curieuse d’avoir votre avis sur le sujet ! Vous êtes freelance ? Vous êtes salarié et vous bossez votre marque personnelle ? Partagez-moi vos stratégies ! 🤗
$42k de revenu récurrent annuel en 4 mois pour la newsletter Snowball, avec Yoann Lopez
Non content de faire le buzz sur Linkedin avec ses cadeaux du mardi (les contenus de grande qualité partagés ci-dessus dans la newsletter), Yoann a aussi réussi à rapidement imposer sa newsletter, Snowball, comme une références pour tous les curieux du sujet des finances personnelles.
Il y a à peine quelques mois, il a donc lancé Snowball. Très rapidement, la traction observée sur ce contenu l’a poussé à étudier les options de monétisation s’offrant à lui. C’est ainsi que voit le jour, trois mois après la naissance de sa grande soeur, la version payante de Snowball. Et rapidement, le succès est au rendez-vous.
Aujourd’hui, Yoann compte plus de 3400 abonnés à sa newsletter gratuite, et plus de 600 personnes sur la version payante. Ce qui représente un revenu annuel récurrent de plus de $42,000 – une belle performance, d’autant plus que la passion economy ne fait que commencer à pointer le bout de son nez en France !
J’ai eu le plaisir de l’interroger sur son parcours et ses apprentissages dans le dernier épisode de The Storyline. Bonne écoute 😉
C’est tout pour cette semaine !
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