Les marques, usines de désinformation à l'échelle ? 🏭
Ou comment les marques média contribuent à la pollution des internets...
✨ Irktusk - Thylacine : pour voyager depuis son canapé !
Hello tout le monde,
Ça y est, l’hiver est arrivé - les derniers résistants ont enfin allumé le chauffage (team 1er novembre par ici 🙋♀️) et il fait nuit à 17h - bref, c’est pas la joie. Alors, pour remettre un peu d’ambiance par ici, j’avais envie de partager deux bonnes nouvelles avec vous !
La première, c’est que le Népal a plus que doublé sa population de tigres sauvages depuis 2010 🐯 (ça ne nous aidera pas à avoir plus chaud cet hiver mais c’est quand même chouette).
La deuxième, c’est que j’ai signé avec les éditions Eyrolles pour écrire un livre 🎉🎉🎉
« OMAGAD supeeeer, sur quel sujet ? » allez-vous me demander. Sur un sujet qui a bien secoué l’univers marketing ces dernières années, mais qui est aussi profondément ancré dans les habitudes humaines. J’ai nommé…
Les communautés ! 👯♀️ Et plus précisément, les communautés de marque. Avec ce livre, j’ai l’ambition d’explorer comment la création d’une communauté offre un avantage concurrentiel pérenne aux entreprises.
Le processus d’écriture a déjà commencé, et je me suis dit que ça serait une bonne occasion de partager avec vous le backstage d’un projet d’édition : de la création du squelette à la publication, en passant par la recherche, les interviews et la rédaction… J’ai envie de tout vous raconter, alors je vais créer un nouvel encart dans cette newsletter, baptisé « Du côté du livre » dans lequel je vous raconterai toute la démarche, petit à petit ! Par ailleurs, j’ai aussi envie de donner à ce livre une démarche communautaire (relativement logique vu le sujet) et de le co-écrire avec vous ! Du coup, vous verrez que dans cette rubrique, je vous demande ponctuellement votre avis sur plein de sujets, allant de la thèse à l’organisation des chapitres… Je compte sur vous pour faire de ce manuscrit un ouvrage phare ! 😉
Et en ce qui concerne l’article : ce mois-ci, j’ai eu envie de réfléchir aux périls liés à l’utilisation de l’IA dans la création de contenu - notamment l’écrit, qui est très en vogue depuis quelques semaines. J’ai imaginé un scénario un peu dystopique (mais aussi assez réaliste malheureusement 😅) dans lequel les marques seraient devenues des usines de désinformation à grande échelle… Je vous explique pourquoi dans cette édition.
Bonne lecture !
Noémie
Je ne sais pas encore quelle forme donner à cette rubrique, alors je vais pour l’instant me limiter à quelques bullet points pour vous donner les grandes étapes par lesquelles le livre est passé pour l’instant.
Si vous voyez l’émoji ✅, c’est que cette étape est terminée.
Celui-ci : 🚧 indique que l’étape est en cours
Celui-là : 👯♀️ j’ai besoin de vous ! J’adorerais avoir votre avis, vos recommandations, vos idées…
Première étape : signature et contractualisation avec les éditions Eyrolles. Je m’engage sur les termes suivants : “L’Œuvre imprimée comportera 250 pages environ, illustrations comprises, soit environ 300 000 signes et intervalles.” ✅
Deuxième étape : définition de la thèse du livre. Un exercice vraiment difficile, notamment pour moi qui n’ai pas l’esprit de synthèse 😅. L’idée est de définir un fil rouge, une idée principale qui accompagnera l’ensemble du manuscrit, permettant de raccrocher les wagons entre les chapitres et de m’assurer de la cohérence des idées. ✅ Pour l’instant, j’ai défini la thèse suivante :
Dans un univers de marché saturé d’information et ultra-compétitif, les marques doivent repenser leurs stratégies et créer du lien dans la durée avec leurs consommateurs. Parmi ces stratégies, la création d’une communauté offre un avantage concurrentiel pérenne. À condition d’avoir les bonnes approches et outils à chaque étape de son développement, et d’inscrire cette stratégie dans la durée… Ce livre est une véritable feuille de route, qui vous fera gagner un temps précieux et éviter les erreurs classiques liées à la construction d’une communauté.
👯♀️ Je veux votre avis : vous en pensez quoi ? Je me demande si cette thèse est assez claire et séduisante… N’hésitez pas à me partager votre avis dans le formulaire en bas de cette catégorie de la news ! Je suis preneuse de tout feedback. ;)
Troisième étape : centralisation de la recherche disponible et interviews. 🚧Cette étape semble ne pas avoir de fin… Chaque jour, je tombe sur de nouvelles ressources et on me présente de nouveaux profils qui alimentent ma réflexion. C’est hyper dur de savoir où et quand s’arrêter !
👯♀️ J’ai besoin de vous : avez-vous des livres, articles sur le sujet ou profils de responsables de communautés, d’anthropologues, sociologues… Qui peuvent me donner des pistes de réflexion ? Je suis preneuse !
Quatrième étape : organisation des chapitres. À partir de la matière que j’ai récoltée, des livres, des articles, des témoignages… J’ai pu partir sur un plan en 4 grandes parties et une vingtaine de chapitres. Chaque chapitre possède lui aussi une sous-thèse qui alimente la thèse principale ✅
PARTIE 1 : Maîtriser les étapes de la création de communauté
PARTIE 2 : De 1 à 100 : créer les conditions de la croissance
PARTIE 3 : Analyse et décryptage des stratégies d’acteurs d’horizons variés
PARTIE 4 : Les nouveaux modèles économiques communautaires : futur de la société de consommation ?
J’espère que ça attise votre curiosité… N’hésitez pas à m’écrire si vous voulez en savoir plus ! Le mois prochain, je vous partagerai les avancements et peut-être des extraits du livre si ça vous intéresse !
👉👉👉 En attendant, c’est par ici pour me faire vos retours !!! Mille mercis d’avance
Brain food 🧠
Des signaux faibles (ou forts) révélant les liens complexes entre marques, individus et nouvelles technologies - et l’impact sur nos jobs et nos modes de vie.
🎨 Dites bonjour à PPT 2.0. PowerPoint se modernise avec l’ajout de DALL-E, l’IA de création de visuels dont tout le monde parle en ce moment, dans la suite Office de Microsoft. Enfin des présentations sympas à regarder ?
🪦 Elon s’est mis dans la panade. Au même moment que l’annonce de la finalisation du rachat de Twitter par Elon Musk, cette enquête de Reuters dévoile une chute désastreuse depuis le début de la pandémie des utilisateurs les plus actifs du réseau social. Twitter est-il en chute libre vers le cimetière des apps ?
🌸 Quand les influenceurs deviennent responsables. Face aux dérives récentes (promotions masquées, arnaques…), l'organisme de régulation professionnelle de la publicité en France proposerait aux influenceurs de se former au cadre légal et éthique de leurs activités.
👩⚖️ Justice algorithmique. Après des années d’études sur l’impact négatif des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes, un tribunal britannique a pris la décision historique de condamner ces derniers (Instagram et Pinterest) pour la première fois, comme étant en partie responsables du suicide d’une jeune adolescente.
🤖 Pendant ce temps-là dans le métavers. L’archipel de Tuvalu en Polynésie, menacé du submersion par la montée des eaux, prévoit de se dédoubler dans le métavers pour préserver sa culture, son histoire, son identité et son statut légal. Un scénario dystopique mais plus si lointain de la réalité…
🙅♂️ De l’art d’éviter la censure. Rest of World analyse les stratégies d’évitement de la censure chinoise par les internautes, à grands coups d’emojis, de blagues, de métaphores et de détournements sémantiques. Passionnant !
🏰 Les US retournent au Moyen-âge. Quartz recense la liste des interdictions de livres aux États-Unis (une tendance à la hausse). Sans surprise, les interdictions sont principalement le fait de groupes politiques de droite. Sans surprise également, les sujets incluent le genre, la race, la sexualité, le patriarcat…
📱 Les ados ont peur de leur téléphone. D’après une étude de Pew Research, 60% des adolescents - âgés de 13 à 17 ans - déclarent que passer trop de temps en ligne est un problème "majeur" pour leur groupe d'âge. Neuf adolescents sur dix le qualifient de problème. Un peu de lucidité dans un monde accros aux écrans ?
Pause café ☕
Des informations random pour se marrer, se détendre ou s’inspirer
🍭 La taxe bonbons. Après la taxe sur les rots de vaches, la Nouvelle-Zélande a eu une seconde idée brillante : encourager les parents à instaurer une “taxe bonbons” sur les butins de leurs enfants, pour leur apprendre la responsabilité financière. Après un tollé en ligne et des réactions très négatives, le département des finances a présenté ses excuses publiquement 🙃
🍸 I need a drink. Bon, je vous l’accorde, cette info n’est ni marrante, ni inspirante - mais elle a le mérite d’interpeller ! Selon cette infographie du Washington Post, l'Américain moyen consomme moins d'une boisson alcoolisée par semaine, mais les 10 % représentant les plus gros buveurs en consomment en moyenne 73,85 😱
🛑 La fin des GIFs est-elle proche ? Après avoir déclaré que les GIFs étaient réservés aux vieux, les médias enfoncent le clou : The Atlantic déclare qu’ils sont désormais sur leur lit de mort - enquête et preuves à l’appui. RIP les GIFs 😭
🔠 Do you speak emoji ? Du coup, si les GIFs disparaissent, les boomers et les millenials (dont je fais partie), vont devoir réapprendre le langage des emojis. Parce que figurez-vous que la GenZ ne les utilise pas pour dire la même chose que nous…
Quand les marques deviennent des usines de désinformation à l’échelle 🏭
L’intelligence artificielle, un gamechanger pour le marketing
Depuis quelques semaines, DALL-E fait frémir les internets : vous avez forcément lu un article lui étant dédié, ou admiré une illustration générée par ses soins. Les créateurs ne tarissent pas d’éloges à son sujet, questionnant le futur de l’illustration et même de l’art.
Pour celles et ceux parmi vous qui vivent dans une grotte, DALL-E est le petit dernier de l’entreprise OpenAI : un programme d'intelligence artificielle qui crée des images à partir de descriptions textuelles. Il suffit de “nourrir” son moteur avec une description plus ou moins détaillée pour récupérer un visuel unique et original. DALL-E n’est pas la seule intelligence artificielle à révolutionner l’univers de l’illustration visuelle. Sa concurrente Midjourney permet aussi de générer en quelques secondes des images étonnantes de précision et de pertinence.

Depuis des années déjà, de nombreuses voix s’élèvent pour questionner l’impact de l’IA sur notre rapport au travail. On parle ainsi depuis 2020 de GPT-3, le modèle de langage qui utilise le deep learning pour produire des textes similaires à ceux écrits par des humains.
Mais depuis le 28 Septembre (date de l’ouverture de DALL-E au grand public), nous en avons tous pris plein la vue en découvrant les illustrations incroyables générées en masse par l’IA. Une image vaut mille mots : en conséquence, depuis quelques semaines, la conversation autour de l’impact de l’intelligence artificielle s’est amplifiée. Désormais, on s’interroge à voix haute : « l’IA va-t-elle prendre la place des illustrateurs ? Celle des copywriteurs ? Celle des journalistes ? Celle des content managers ? ».
La question est légitime. D’autant plus que l’IA semble être le nouvel Eldorado des fonds d’investissement. Comme le soulignaient
, Quentin Franque et Benoît Zante dans la dernière édition de la brillante newsletter , l’IA writing (la capacité à générer du texte et des articles cohérents via un outil d’intelligence artificielle) se démocratise. La startup Jasper de contenus IA Jasper est officiellement devenue une licorne, après une levée de fonds de $125 millions pour une valorisation de $1,5 milliard en Octobre.Bien sûr, il faut prendre un peu de recul vis-à-vis de cet emballement : il semble peu probable que la machine remplace totalement les créatifs. En effet, il reste nécessaire qu’un humain lui donne des consignes et contrôle la qualité et la cohérence de son travail. Mais comme le soulignent Marie Dollé et ses co-rédacteurs, l’IA pourrait bien, dans un futur très proche, accomplir deux choses :
✨ augmenter l’humain et booster sa créativité, en lui permettant d’aller plus vite et plus loin dans son travail et ses réflexions, grâce à des montagnes de données, une capacité de traitement ultra rapide et l’accès à des idées originales ;
📈 scaler la production de contenus, en créant automatiquement, en quelques minutes, des articles de plusieurs milliers de mots ($100 pour générer 100,000 mots, soit 100 articles de 1000 mots sur Jasper en un mois, soit $1 par article).
L’IA comme outil pour lutter contre la panne créative et augmenter notre capacité à créer semble être un scénario plutôt désirable. Cependant, à titre personnel, je m’inquiète beaucoup du second point : celui du scaling de la production de contenus, une machine qui s’est déjà largement emballée ces dernières années.
Quand la machine de production de contenus s’emballe 😵💫
Je vous avais parlé de la course au contenu dans une précédente édition en mai dernier, en partant d’un constat simple : l'objectif principal des marques, par le biais du content marketing, est d'attirer et de fidéliser des clients, en créant et en diffusant en permanence un contenu pertinent et utile pour ces derniers. La clé du succès du content marketing de contenu est donc double :
créer un contenu de valeur qui soit apte à attirer une audience qualifiée ;
promouvoir ce contenu grâce à une stratégie de distribution efficace.
Et plus d’entreprises / indépendants se retrouvent en concurrence sur un même segment d’utilisateurs, plus tous vont devoir redoubler d’efforts dans la production et la diffusion de leur contenu pour espérer capter les consommateurs de ce segment.
C’est mathématique : plus la pression concurrentielle sur un marché augmente, plus les acteurs doivent se battre pour le temps d’attention de leur audience cible. Ils sont aussi contraints de maximiser les touchpoints, c’est-à-dire les points de contact entre leur marque et leurs prospects. Mais le problème, c’est que jusqu’à présent, les ressources étaient limitées, d’un côté comme d’un autre. Les consommateurs ont un temps d’attention limité, et les marques ont une capacité de production de contenu limitée.
Mais si nous ajoutons à cette équation les outils d’IA writing, tout bascule : d’un coup, les entreprises bénéficient de ressources démultipliées. Tandis que les internautes, eux, sont toujours limités dans leur temps de cerveau disponible. Nous touchons donc du doigt à la première conséquence de l’IA : ajouter au brouhaha ambient de l’infobésité, et contribuer à rendre les gens encore plus fatigués qu’ils ne le sont déjà.
Cependant, le problème dont personne ne parle est plus pernicieux, moins mesurable, moins palpable : c’est celui de la fiabilité et du sérieux de l’information qui est partagée.
Distinguer le vrai du faux : le content marketing, outil de désinformation ?
Avec le contenu, les marques créent des réalités parallèles 🧙♀️
L’information créée au service de la promotion et de la vente d’un produit (aka, le Content Marketing) est biaisée par plusieurs éléments :
💸 Il y a avant tout une optique de rentabilité dans l’écriture. Les marques cherchent en premier lieu un ROI sur leur stratégie de contenu. Pour les rédacteurs, l’un des objectifs est donc de passer le moins de temps possible sur un article. Cette approche en réduit forcément la qualité - on est loin de la démarche journalistique qui consiste à faire une recherche poussée, un travail de fact checking et à chercher une pluralité des sources. Les rédacteurs sont, eux, pressés par le temps. Souvent, ils limitent leurs recherches à une navigation sur quelques sites web desquels ils s’inspirent, ou se bornent à répéter des idées déjà publiées et partagées ailleurs, mais soigneusement reformulées ;
🧠 Les rédacteurs sont avant tout des humains. Et vous le savez, les humains sont sujets à un sacré paquet de biais cognitifs ! Parmi eux, le biais de confirmation, sacrément ennuyeux lorsque l’on veut écrire des articles de qualité. Il consiste à privilégier avant tout les informations et les faits qui confirment et corroborent notre point de vue. Avouez-le : vous avez sûrement déjà passé du temps à chercher en ligne des études ou des statistiques qui confirment votre angle éditorial ou le point de vue que vous exprimez dans un article - et c’est tout à fait normal ! Mais avez-vous fait l’effort d’aller chercher des chiffres qui contredisent votre pensée ? Ou de challenger votre point de vue ? Dans la grande majorité des contenus créés par les marques, la subjectivité est reine.
🤝 Le content marketing répond aussi à un objectif de conversion. Et cet objectif implique forcément un parti pris. Impossible d’être impartial lorsqu’on est une marque qui veut « refourger sa came » à son audience. Que cela soit consciemment ou non, les marques, à travers les contenus qu’elles partagent à leurs audiences, alimentent certaines opinions, certaines “versions” de la réalité. Leurs blogs et leurs livres blancs deviennent des caisses de résonance culturelles, politiques, idéologiques… C’est particulièrement flagrant dans l’univers du bien-être et de la beauté, avec certaines marques qui revendiquent depuis quelques années des éléments du discours New Age, ou s’approprient des pratiques culturelles et spirituelles (« ouvrez vos chakras - mais faites le avec notre collier à 79€ ») qui parfois vont un peu trop loin.
Gwyneth Paltrow illustre bien cette tendance : sa marque lifestyle Goop (qui produit également un média dédié au bien-être et une série de documentaires sur Netflix, dédiés à la santé et à la médecine alternative) a été condamnée à payer $145,000 pour avoir fait la promotion mensongère (en s’appuyant sur de faux éléments scientifiques) de ses oeufs vaginaux en jade. Des oeufs censés augmenter l'énergie sexuelle, le désir et la tonicité du périnée - mais qui en réalité sont décriés par les gynécologues et pourraient être à l’origine de chocs toxiques chez les femmes.
L’IA writing : un risque augmenté de fake news ? 🥸
Vous vous demandez peut-être ce que tout ça a à faire avec l’intelligence artificielle 🤔 Imaginez : nous sommes déjà capables de créer une telle confusion en manipulant et en détournant les faits (de manière consciente ou non). Alors si l’IA entre en scène et donne aux marques la capacité de continuer dans cette dynamique, puissance mille… C’est une sacrée cacophonie en ligne à laquelle nous risquons tou.te.s d’être exposés !
Par ailleurs, là où le bât blesse, c’est qu’en parallèle de cet effet amplificateur de tendances déjà plutôt toxiques, l’IA risque d’ajouter une couche de désinformation. Pourquoi ? Parce que l’intelligence artificielle se nourrit des données qu’on lui donne, et de celles disponibles en ligne. Et bien évidemment, une grande partie de l’information accessible sur le World Wide Web aujourd’hui est complètement fausse : fake news, théories du complot… S’il est déjà difficile pour un humain de faire la part du vrai et du faux (40% des américains ont partagé par erreur une fake news sur les réseaux sociaux en 2020), une IA ne se pose tout simplement pas la question si elle n’a pas été entraînée pour ! Les outils d’AI writing risquent donc de propager encore plus d’informations erronées ou tout simplement fausses. Comme le résume Chris Tweten dans Future, le média du fonds Andreessen Horowitz :
“It’s important to note that while much of this content is mediocre, AI copywriters are not inherently inferior; in fact, AI tools can be used to generate content that is indistinguishable from human output. But while AI-generated content is typically grammatically correct, AI copywriters are not always factually accurate, increasing the likelihood of disinformation or fake news.”
Le risque, donc, c’est que les marques, emportées par leurs objectifs de rentabilité et de conversion, contribuent par le biais des outils d’IA à une accélération de la tendance mondiale à la désinformation. Pour chaque marque-média qui se lance aujourd’hui, le risque augmente et une nouvelle réalité se crée.
Au vu de la vitesse de déploiement de ces solutions, pouvons-nous réellement y faire quelque chose ?
Les marques peuvent-elles endiguer la crise de la désinformation ?
Je vous avoue que je ne suis pas certaine que les marques (qui sont quand même en grande partie responsables du bazar actuel) soient capables de redresser la barre. Il faut d’abord que nous prenions conscience collectivement que nous faisons partie du problème, que le marketing n’est régi par aucun code de déontologie - et qu’en conséquence, nous sommes peut-être allés un peu trop loin.
Ceci étant dit, plusieurs pistes peuvent alimenter les réflexions autour d’un marketing plus responsable et moins nocif pour le libre arbitre et l’esprit critique des consommateurs. Pour ma part, j’en identifie quatre :
Créer un réseau ou un « label de confiance » qui permettrait d’identifier les marques signataires d’une charte éthique, ou qui s’engagent dans leur processus de traitement et de création d’information. Ou pourquoi pas faire signer la charte de Munich aux Content Managers ? Plus les frontières s’effacent entre médias traditionnels et médias de marque, plus le rôle des Content Managers se rapproche de celui des journalistes - avec l’éthique et la déontologie en mois pour l’instant…
Collaborer avec des experts certifiés. Plutôt que d’aller chercher les réponses sur Google Search, les récupérer directement auprès de profils pertinents et experts dans leur pratique. C’est par exemple ce que fait l’entreprise moka.care (une des dernières invitées du podcast) en collaborant avec des psychologues pour écrire les articles de son média.
Redonner leur place aux journalistes et à leur travail. Depuis dix ans, le nombre de journalistes ne cesse de baisser. Perte de sens dans la profession, crise du modèle économique et instabilité financière, stress… Si la tendance continue et que la profession journalistique décline, c’est le débat démocratique lui-même qui est menacé dans notre pays (sans vouloir être dramatique) ! Alors, pourquoi ne pas réconcilier marques et journalistes à travers des collaborations ? Welcome To The Jungle a fait ce pari il y a des années. La marque Virgil et sa géniale newsletter Spoune aussi. Leurs sujets sont creusés, étoffés, basés sur de la recherche - et contribuent à renforcer le lien de confiance avec l’audience. Quoi qu’il en soit, je suis convaincue qu’il ya des ponts à créer entre la profession journalistique et celle des créateurs de contenu.
Challenger notre dépendance vis-à-vis des moteurs de recherche et des réseaux sociaux. Finalement, l’une des raisons principales de la course à la production de contenu, c’est la dictature des algorithmes. Ceux des réseaux sociaux et des moteurs de recherchent, qui conditionnent la visibilité des marques à la cadence de leurs prises de parole… Une course sans fin, dont il est de plus en plus important d’essayer de s’extraire. Comment ? En créant des canaux propriétaires sur lesquels adresser votre audience - à votre rythme, et selon vos termes…
J’espère que cette réflexion vous aura inspiré.e.s - n’hésitez pas à me partager des pistes ou des idées, ou à réagir aux miennes ! Je prends toujours plaisir à vous lire et à débattre avec vous 😉
On se retrouve le mois prochain !
Noémie
👷♀️ #60 - Devenir un maker et cumuler les side projects
Vous connaissez peut-être déjà les makers - ces créatifs qui s’appuient sur des outils no code pour créer des produits divers et variés dont ils tirent leurs revenus. Antoine Milkoff, fondateur de Unmade.io, son studio de micro-startups, fait partie de ces créateurs hyperactifs. Depuis 2020, Antoine a déjà créé 4 projets qui génèrent des revenus quasiment automatiquement, seul et sans connaissance en code. Dans cet épisode du podcast, il nous révèle comment il s’est lancé, sur quels outils il s’appuie pour créer ses projets et quelles sont les caractéristiques d’un maker en devenir…
🔮 #61 - Le pouvoir du storytelling pour créer un média
Pour celles et ceux d’entre vous qui suivez le podcast depuis un moment, vous connaissez ma fascination pour l’univers du journalisme et son storytelling si particulier. Dans l’un des derniers épisodes, je suis donc partie à la rencontre d'Anaïs Richardin, l'ex-Rédactrice en chef puis Directrice de Maddyness, le média dédié à l'entrepreneuriat et l'innovation. Anaïs se livre au micro du podcast sur son parcours de journaliste et les coulisses de la création d'un média digital. Elle partage aussi les raisons qui l'ont amenée à quitter le journalisme en 2022, pour se tourner vers la fiction. Aujourd’hui, selon elle, cette dernière est peut-être le meilleur support pour informer et susciter des prises de conscience…
🗞 #62 - Les rouages complexes des relations publiques
Dans cet épisode de The Storyline, je décrypte un sujet que l’on a jusqu’à présent peu abordé : les relations publiques. Pour mieux comprendre l’impact et les rouages de ce « parent pauvre » du marketing, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Stéphanie de Milleville Meyer, Responsable communication et RP de moka.care. Avec Stéphanie, on discute dans l’épisode de son sujet d’expertise : les relations publiques (notamment avec la presse et les journalistes). On passe aussi en revue les bonnes pratiques pour placer ses collaborateurs sur des médias reconnus. Pour finir, on évoque les secrets de la gestion de crise ainsi que de l’organisation d'événements réussis.
Alors, ça vous a plu ?
🌟 Génial • 👍 Bien • 😕 Bof • 🙈 Nuuuul
Si vous avez aimé cette édition et que vous kiffez The Storyline, ce serait un énorme coup de pouce de la partager ou même - soyons fous - d’aller donner 5 étoiles et un commentaire au podcast sur Apple 👉 par ici 👈.
D’ici-là, je vous donne rdv dans un mois pour la prochaine édition !
Tu devrais contacter Siham LAUX : la queen des communautés :D
Hello ! Tu connais Flint (https://flint.media) ? C'est l'IA qui lutte contre les fake news en sélectionnant uniquement les infos fiables. Ils ont lancé la newsletter intelligente récemment (disclaimer, je suis au Board). Si ça t'intéresse de creuser, je peux te mettre en relation :-)
Et merci pour ta NL, j'aime beaucoup !
PS : je n'arrive pas à trouver l'épisode 62, un souci de ton côté ou du mien ?